«Le roi Mohammed VI est un homme de large culture et d’une finesse intellectuelle éblouissante. Combien de fois ai-je été impressionné par sa capacité à anticiper les évènements et à garder le cap de sa vision pour le royaume?», écrit Nicolas Sarkozy, qui revient sur la manière dont le Souverain a géré l’épisode du fameux «Printemps arabe» qui s’est révélé un long automne dans certains pays de la région.
«(Le Roi) me parla longuement de sa volonté de démocratiser et de moderniser le Maroc. Il avait déjà présenté à l’esprit la réforme de la Constitution qui permit que, de tous les pays arabes, le Maroc fût l’un des seuls à ne pas connaître de “printemps”. Sa vision de la question des Frères musulmans était audacieuse et prémonitoire: “S’ils gagnent les élections législatives, je nommerai l’un des leurs Premier ministre. Il vaut mieux qu’ils soient confrontés aux réalités du pouvoir plutôt que d’en faire des martyrs en les mettant en prison”», se souvient l’ancien président français, qui dit avoir été «incrédule».
«C’est pourtant ce qu’il fit, et quelques années plus tard les Frères musulmans rassemblèrent moins de 10% des suffrages des Marocains! Le pari royal était gagné. Il fut le seul à agir ainsi. Les faits lui ont donné raison», enchaîne l’auteur. «On ne mesure pas assez en France la chance qu’a le Maroc d’avoir un roi comme Mohammed VI. Il est un rempart contre le fanatisme et les extrémistes», conclut il sur ce chapitre.