Ca me fait une belle jambe

Ce mercredi-là, il faisait beau, chaud, c’était le bonheur de vivre. Amal et son mari allaient à Assila, au premier festival culturel. Ils espéraient concrétiser bientôt leur amour par la mise en route d’un bébé. Sur cette route, étroite, sinuant entre deux forêts, tout allait basculer. Ce fut le choc. Amal raconte jour après jour son combat, ses révoltes, son désespoir, les cliniques telles qu’elles sont, les médecins, dont certains qu’il vaut mieux ne pas nommer, les anesthésies, les salles de réanimation, le personnel soignant, les séjours hospitaliers qui n’en finissent pas à Paris, les amitiés, la vie quand même et malgré tout. Elle raconte sans forfanterie, sans recherche d’effets, tout simplement, avec un savoir médical acquis sur le terrain, pour le devoir de témoigner. Et, comme elle est professeur de français, elle le fait avec une précision lexicale et une clarté syntaxique qui font d’elle tout bonnement un écrivain qui se laisse lire.